Quelle différence entre la recherche d'une rencontre banale et la recherche d'une rencontre amoureuse ? Celui ou celle qui recherche une rencontre amoureuse recherche surtout la passion, le frisson, l'intensité. Mais s'il est question d'amour, il devrait être question de durée, peut-être. Ce qui est vrai, encore une fois, dans l'imaginaire collectif... Et peut l'être dans la réalité si chacun est déterminé à entretenir cette flamme que l'on sait aujourd'hui facilement éteinte.
Est-ce possible ? Comment faire ? N'est-ce pas la question que tout le monde s'est posée un jour ou l'autre ? L'amour est chanté, écrit, mis en vers par les chanteurs ou les écrivains, il est pensé, réfléchi par les philosophes et rentabilisé par l'industrie de la Saint-Valentin et des psychiatres et thérapeuthes conjugaux. Reste-t-il une ligne à écrire sur le sujet qui ne serait pas une amère redite ? Cette rencontre perdrait-elle tout son sens, écrasée par un flot de définitions (et désillusions) contradictoires ? Si « Dieu est mort », l'amour serait-il mort avec lui ?
Rien ne se décide dans la tête.
Le mental n'est que mémoire. Et si nous nous basons sur notre mémoire pour décider de prendre une décision, nous risquons fort de tourner en rond un certain temps...
Ce que nous nommons notre « raison » est-elle autre chose que la somme de connaissances déjà acquises ? Notre raison, à laquelle nous sommes si attachés, n'est en effet que mémoire. Si nous nous fermons à une rencontre parce qu'elle nous rappelle quelque chose de négatif, ne sommes-nous pas en train d'oublier que chaque situation est différente, chaque personne unique et que nous-mêmes sommes en constante évolution ? La science nous l'explique : notre corps (dont notre cerveau) est constitué de cellules vivante qui n'ont de cesse de mourir et se renouveller à chaque instant.
Nous ne nous réveillons jamais en étant la même personne que la veille.
Certes, notre mémoire est bien utile pour nous éviter de reproduire les mêmes erreurs. Le danger réside, comme dans toute chose, dans « l'usage abusif ». Une rencontre amoureuse nous fait rêver, mais partant du principe que les précédentes ont été décevantes, on se ferme à toute nouvelle personne qui pourrait nous plaire. Pourquoi ? Parce que l'on a peur de revivre la même rencontre, peur de souffrir comme nous avons déjà souffert - bien que nous sachions parfaitement, « raisonnablement », que cela est impossible ! Mais de nombreuses déceptions, une trop grande sensibilité - en bref, la peur de souffrir, d'être trahi, trompé, toutes ces peurs rendent méfiants et bloquent la concrétisation de ce que l'on espère pourtant avec ferveur : cette fameuse rencontre qui nous fera vibrer.